Créée en 1912 sous forme de Société coopérative et participative (les salariés sont propriétaires de l’entreprise), l’Union des Forgerons est présente sur quatre secteurs d’activités : l’aéronautique, la défense, le pétrole/gaz et, bien sûr, le nucléaire, où la société est impliquée en tant que fournisseur historique des grands donneurs d’ordres et des équipementiers. Experte dans la transformation des matériaux à chaud, l’Union des forgerons est basée à Méréville dans le sud de l’Essonne et emploie 140 personnes. Rencontre avec Jean-Léry Lecornier, son PDG.
Quelles sont les activités de l’Union des Forgerons dans le domaine du nucléaire ?
Elles sont conséquentes : le secteur nucléaire représente environ 25% de nos activités ! L’Union des Forgerons intervient pour le nucléaire civil français depuis 1974, c’est-à-dire depuis le lancement du programme national de construction de centrales nucléaires. C’est dire si nous avons accumulé un historique très riche, qui nous permet de fournir des pièces forgées pour la plupart des centrales du parc, que ce soit dans le cadre de l’entretien des centrales les plus anciennes, ou pour l’EPR de Flamanville, dont certaines composantes ont été forgées dans nos ateliers. Nous avons pour clients un certain nombre de grands équipementiers de la filière, quand ce ne sont pas directement les centrales nucléaires.
Quelle est l’actualité de l’Union des Forgerons ?
Il y a deux ans, nous avons lancé un programme de renouvellement de notre outil industriel. Ainsi, nous nous sommes dotés d’une nouvelle forge de grande dimension permettant de fournir des pièces forgées jusqu’à 10 tonnes, ainsi que des couronnes forgées laminées jusqu’à 2,50 mètres de diamètre. Nous nous sommes ainsi donné les moyens de répondre à des commandes toujours plus importantes.
Par ailleurs, nous venons de nous doter d’un laboratoire d’essais mécaniques destructifs et non destructifs, ce qui représente un investissement conséquent en termes financier bien sûr, mais également en termes de formation du personnel et de recrutement : ainsi, quatre collaborateurs ont été spécialement affectés à ce nouveau laboratoire.
Cette démarche témoigne de notre ambition continue de suivre le développement de nos clients et de répondre à leurs besoins.
Quelles sont vos perspectives pour l'année à venir et au-delà ?
Malgré la crise sanitaire qui a durement touchée l’industrie mondiale, nous restons optimistes pour 2020, car l’Union des forgerons poursuivra sa collaboration avec les équipementiers de la filière pour fournir les matériaux nécessaires aux différentes opérations d’entretien et de réparation du parc nucléaire français, mais aussi les équipements neufs des EPR exportés.
Nous suivrons d’un œil attentif les nouveaux projets internationaux ainsi que le programme de SMR français, qui ouvre de belles perspectives pour notre activité. Quand il faudra s’engager sur le renouvellement du parc nucléaire français nous serons un acteur industriel actif de la filière nucléaire.