Portrait d'adhérent : 3 questions à Jean-François Petitet, Directeur des opérations de Selectarc

  • 13.11.2023
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Selectarc est l’unique fabricant français de produits de soudage et de brasage ; créée en 1870 sous le nom des Forges de saint-Hyppolite, cette PME appartient à la société familiale Vieillard- Migeon et Cie, qui compte plus de deux siècles d’existence. Depuis ses origines, Selectarc est solidement implantée dans un bassin industriel historique de la forge française, avec deux sites de production : Roche-Lez-Beaupré (Doubs) pour le brasage, Grandvillars (Territoire de Belfort) pour le soudage. Enracinée mais pas immobile, l’entreprise peut aussi compter sur deux filiales de distribution en Italie et au Canada, et des bureaux commerciaux en Inde, en Asie et au Moyen-Orient. Selectarc emploie 150 personnes dont la majorité en France et génère un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros. Jean-François Petitet, Directeur des opérations, nous présente cette pépite dont le savoir-faire rayonne jusque sur la lune !

Quels sont les activités de Selectarc au sein de l’industrie nucléaire ?

Notre activité est transverse à toutes les industries, et nos produits sont utilisés aussi bien dans des industries de pointe comme le nucléaire ou l’aéronautique, que distribués à l’artisanat ou au grand public via les réseaux de distribution dédiés.

Nous concevons et fabriquons des produits de soudage et de brasage. Le soudage consiste à fusionner la pièce métallique de base et le métal d’apport, tandis que le brasage consiste à ne faire fondre que le métal d’apport, et pas le métal de base. Nous fabriquons des électrodes, des fils de soudage mais aussi des alliages qui sont utilisés sur d’autres types de procédés comme le laser ou la projection thermique. Selectarc est capable de fournir tous types de matériaux qui permettront de souder pour assembler, revêtir et protéger, ou encore faire de la fabrication additive. Nos clients, dans la filière, sont aussi bien les donneurs d’ordres comme EDF ou Framatome que leurs fournisseurs et sous-traitants.

Dans une centrale nucléaire il y a plusieurs tonnes de produits d’apport. La plupart du temps, les alliages utilisés dans le nucléaire sont assez courants, mais ils peuvent avoir des particularités très spécifiques, notamment des taux d’impuretés plus faibles que la norme. Cela nécessite un grand nombre de tests sur chaque lot de production pour être sûr qu’il satisfait au RCCM, le règlement de construction des centrales nucléaires mais aussi des conditions de stockage et de conditionnement spécifiques ainsi qu’un système qualité extrêmement robuste.

 

Quel est l'actualité de Selectarc ?

Nous investissons actuellement dans la modernisation de notre outil industriel mais aussi la digitalisation massive de nos processus tant au niveau production, ventes que logistique ou fonctions support. Nous travaillons à l’extension de notre laboratoire de R&D, en y consacrant davantage de moyens humains et matériels. Notre objectif à moyen terme est de devenir autonome sur les processus de validation de la qualité et des caractéristiques de nos produits via une certification ISO 17025.

A la différence de beaucoup de nos confrères, qui sont aujourd’hui de grands groupes internationaux ou des indépendants asiatiques, Selectarc se concentre sur la production en petites et moyennes séries sur un large panel de produits avec le plus haut niveau d’exigence qualité. Cette flexibilité constitue un axe de travail fondamental pour Selectarc. Si la bataille est perdue face à l’Asie sur le seul prix, les enjeux majeurs, notamment dans des domaines exigeants comme le nucléaire, sont d’un autre ordre. La qualité doit être maximale et constante car la durée de vie des équipements en dépend sachant qu’il s’agit de temps long. La réactivité ainsi que l’expertise technique sont d’autres atouts pour accompagner une filière qui se réinvente et sera gage d’une souveraineté énergétique retrouvée.

Cette quête permanente d’agilité se traduit un travail constant pour accroître la polyvalence de nos équipes – polyvalence qui renforce l’intérêt et l’attractivité des postes, les tâches étant moins répétitives et plus enrichissantes.

Nous cherchons également à gagner en notoriété car nous sommes trop longtemps restés dans l’ombre de nos distributeurs et des marques associées ; nous sommes en train de créer un centre de formation pour former nos clients et distributeurs. Par ailleurs, nous sommes de toutes les initiatives destinées à revaloriser les métiers du soudage ; Selectarc était par exemple partenaire du championnat de France de soudure, qui s’est tenu en mai dernier. Le soudage illustre très souvent l’industrie dans les médias et symbolise très bien l’enjeu actuel qui vise à réhabiliter nos métiers aux yeux du grand public et plus précisément des jeunes générations. Il n’y aura pas de renouveau industriel en France sans engouement massif, pour nos métiers, des générations qui sont actuellement sur les bancs de l’école !

Enfin, Selectarc peut être fier de la présence de ses produits jusque sur la lune, puisque la sonde indienne Chandrayaan-3, qui a aluni le 23 août dernier, a été assemblée uniquement grâce à des métaux d’apport conçus et produits dans nos usines. Ce succès est très gratifiant pour nos équipes et témoigne d’un savoir-faire unique reconnu sur un continent pourtant dense en concurrents locaux !

 

Quelles sont les perspectives de développement de Selectarc, à moyen et long-terme ?

Nous comptons évidemment nous associer à la dynamique qui anime la filière nucléaire française, avec de beaux projets à venir !

Après avoir rationnalisé notre offre en réduisant le nombre de nos marques propres, nous cherchons à présent à l’élargir, afin de couvrir l’ensemble des besoins du marché et atteindre une surface d’activité suffisante sur le marché français, condition nécessaire pour mieux nous projeter à l’export.

Nous entendons également nous développer dans d’autres domaines, comme le naval (nous avons récemment signé un partenariat avec Naval group pour développer des produits sur les futures générations de SNLE), mais aussi le ferroviaire ou des industries à feu continu comme la sidérurgie, la papèterie, la sucrerie ou les carrières. Ainsi, nous allons recruter davantage d’ingénieurs et commerciaux dédiés à ces marchés. Selectarc compte à ce jour 16 domaines d’activités stratégiques, et nous ne nous priverons pas d’aller jusqu’au grand public, sous notre propre marque grâce à un outil de production totalement intégré.

 

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