Portrait d'adhérent : 3 questions à Valérie Chevreul, Directrice Générale de Lemer Pax

  • 11.07.2022
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L’histoire de Lemer Pax commence en 1970 lorsque la fonderie Lemer, spécialisée dans les alliages de plomb, créé une filiale dédiée à l’utilisation du plomb pour isoler des rayonnements ionisants (Pax signifie « protection anti-x »), principalement dans le secteur médical. En 2005, sous la houlette de Pierre-Marie Lemer, alors Directeur Général, la filiale décide de voler de ses propres ailes et devient complètement indépendante. Près de 20 ans après, la société basée à La Chapelle sur Erdre, en Loire-Atlantique, s’appuie sur 85 employés, une exceptionnelle capacité d’innovation et de R&D et un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, pour mettre son expertise unique au service d’un seul mot d’ordre : « Protecting Life ». Rencontre avec Valérie Chevreul, sa Directrice Générale.

Quelles sont les activités de Lemer Pax au sein de  l’industrie nucléaire ?

Lemer Pax produit des équipements, des solutions de radioprotection et des matériaux à destination de la recherche, de la radiopharmacie et de l’industrie électronucléaire. Dans cette dernière filière, nos clients sont les grands exploitants de sites nucléaires comme EDF, Orano ou le CEA, directement ou par l’intermédiaire de leurs fournisseurs.

En matière de hublot blindé nous avons, par exemple, développé une technologie particulière de hublots constitués de feuilles de verre assemblées optiquement, qui sont une alternative, très intéressante à plusieurs titres, au verre au plomb monobloc. La plupart des équipements anti-radiations que nous produisons pour l’industrie nucléaire sont des pièces spécifiques, réalisées sur-mesure suivant de rigoureux cahiers des charges. Par exemple, nous avons équipé le laboratoire LIDEC (EDF, CNPE de Chinon) de hublots blindés pesant jusqu’à  six tonnes. 

Par ailleurs, nous fabriquons des conteneurs de transports de matières radioactives de petite taille comme le COLIBRI, qui va être agréé, en type B, pour le transport sur route publique.

La présence de Lemer Pax sur le marché de l’industrie électronucléaire est encore relativement récente. La médecine nucléaire demeure le marché historique de Lemer Pax ; dans ce domaine, outre les protections destinées aux professionnels de la santé, nous avons acquis une expertise qui nous permet aujourd’hui d’intervenir dans le cycle de production d’isotopes destinés au diagnostic et à la thérapie du cancer. Nous concevons, produisons, installons et maintenons ainsi des cellules blindées de production de radiopharmaceutiques dans lesquelles sont produits des radioéléments. Lemer Pax intervient également jusqu’au bras du patient, en fournissant des équipements et des unités autonomes de fractionnement et d’injection de radiopharmaceutiques.  Lemer Pax exporte déjà ces solutions innovantes dans le monde entier.

Quelle est l’actualité de Lemer Pax ?

Notre actualité est marquée par un grand succès : il y a quelques semaines, un matériau antineutrons récemment développé pour ITER a été qualifié. Le développement de ce matériau a créé beaucoup d’émulation et de fierté en interne. Particulièrement efficace contre les neutrons, ce matériau léger et innovant devrait rapidement rencontrer d’autres débouchés industriels. 

Nous constatons également une forte demande pour nos hublots, aussi bien sur le marché national qu’à l’international. Dans le domaine radiopharmaceutique, des cellules de production viennent d’être livrées à la Martinique ; d’autres cellules sont en cours de livraison, notamment au centre de recherche Cycéron de Caen.

Quelles perspectives se dessinent pour Lemer  Pax à moyen et long-terme ?

Nous sommes très optimistes sur les hublots, avec de beaux projets comme le centre d’essais Pallas au Pays-Bas. Iter offre également de belles opportunités, avec le site de maintenance Hot Cell Complex (HCC).

Concernant le médical, nous développons une technologie de traitement des effluents radioactifs dans les hôpitaux. Aujourd’hui, ces effluents sont stockés en attendant leur décroissance ; nous cherchons à les traiter pour concentrer leur radioactivité et réduire directement les volumes, sans avoir à les stocker.

Bien qu’initialement créée pour mettre à profit les propriétés radioprotectrices du plomb, Lemer Pax a rapidement cherché à développer des solutions sans plomb. En effet, nous menons depuis dix-sept ans un projet désormais en phase d’industrialisation ; issu de la recherche fondamentale et d’une thèse à l’Institut des Matériaux de Nantes, le projet Novashield® Glass porte sur le développement d’un nouveau matériau transparent qui n’est pas du verre minéral, et qui aura la capacité d’arrêter les neutrons et les rayonnements gamma et X. Il pourrait notamment être utilisé pour des boîtes à gants du CEA et de l’usine d’Orano Melox, et pour la protection des soignants.  Nous avons reçu pour ce projet un soutien de la BPI, dans le cadre de l’appel à projets « secteurs stratégiques » du plan France relance. La première livraison industrielle de ce projet est prévue cette année.

Ces riches perspectives, additionnées à la croissance de notre activité de cellules radiopharmaceutiques, nous ont conduits à décider d’élargir nos capacités de production ; un deuxième site de 6 000 m2 ouvrira ses portes en décembre 2023, toujours dans l’agglomération nantaise.

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